Offertes par Sœur Marie de l'Annonciation, OVM, pour le pèlerinage 2022.
Prière du Rosaire Méditation des mystères douloureux
Introduction : Le
Christ Jésus …C’est lui qui est notre paix, (Ép.2, 14.16)
A l’heure de l’épreuve, tous
les mots sont de trop. Il nous semble être devant un mur écrasant, sans issue.
La voie semble irrémédiablement bouchée. Dans l’Evangile, on ne trouve aucun discours
de Jésus sur la souffrance. Pas de discours mais un acte unique, un acte dans
lequel il nous aime jusqu’au bout : le don de sa vie sur la Croix. Quand la route est dure, trop dure, c’est le
seul chemin à emprunter pour trouver la paix et la joie : Venez à moi, vous tous qui peinez
et ployez sous le fardeau, et moi je
vous soulagerai.» (Mt 11, 28) Aller
à Jésus sur la Croix : C’est le chemin que la Vierge Marie a
emprunté, elle qui est restée debout au pied de la croix avec le disciple
bien-aimé. Par la méditation des mystères douloureux du Rosaire, allons à Jésus
sur la Croix : nous trouverons là le chemin de la vraie vie et de la vraie paix ! Prenons dans
cette méditation toutes les douleurs de l’Humanité, prenons chaque être humain,
un à un dans notre prière sans exclure personne.
Premier mystère: L’agonie de Jésus
Il disait : « Abba…Père, tout est possible pour toi.
Eloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que
toi, tu veux ! »(Mc 14, 36)
Tandis que Jésus ressent
tristesse et angoisse et qu’il tombe face contre terre pour se plonger dans
une prière ardente, les disciples
dorment. « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de prier une heure avec moi ? »
(Mt 26, 40) La solitude est la compagne de nos grandes souffrances et de nos grandes joies. Ces moments où il
semble que personne ne peut nous rejoindre, personne ne peut communier à ce que
nous vivons. Personne ? Si, quelqu’un est toujours là, toujours proche,
intimement uni à notre être : le Seigneur Jésus Christ est là ! Il ne
dort pas ! Cet espace de solitude est le lieu réservé à Dieu. Je ne
trouverai de consolation et cette communion profonde qu’en Dieu ! Que
faire quand je me sens ainsi seul(e) dans ma souffrance ? Accepter cet
espace immense, accepter qu’il soit creusé dans l’attente d’une consolation
sans chercher à le remplir par autre chose que par Dieu. Lever les yeux vers
Jésus sur La Croix, ouvrir ma Bible pour lire les récits de la Passion, faire
un chemin de Croix. L’heure viendra où cet espace sera inondé par la paix
du Seigneur. Mais aussi aller rendre
visite à une personne isolée car aller vers mon prochain éprouvé, c’est une
autre façon d’aller à Jésus crucifié : ce que vous avez fait à l’un de ces
petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait ! (Mt 25, 40) :
voilà un premier pas vers la paix.
Prions pour ceux
qui sont seuls. Ils sont si nombreux dans notre monde ! Très certainement
il y a quelqu’un qui se sent cruellement seul autour de moi. Et si j’allais le
visiter pour passer un temps avec
lui ?
Deuxième mystère : la flagellation
Pilate prit alors Jésus et le fit flageller Jn 19, 1 Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le
rouaient de coups (Lc 22, 63)
Prenons quelques instants de
silence pour regarder cette scène….Que de violence parmi les humains ! Que
de violence entre nous ! Prenons conscience que la violence est en nous,
même si elle n’a pas l’occasion de se manifester. Elle peut s’exprimer par nos
attitudes, par des paroles agressives, par des colères, par des médisances destructrices,
par les ragots colportés. Elle peut être présente en famille, sur les multiples écrans,
mais aussi dès que l’on sort dans la rue, en voiture, dans les transports
en commun ! La violence sous toutes ses formes m’abîme et abîme le monde. Elle
ne mène à rien. Jésus lui, nous montre un tout autre chemin : « mettez-vous à mon école, car je suis
doux et humble de cœur » (Mt 11.29)
Dans la méditation de ce
mystère on a coutume de demander le fruit de mortification de la chair. Que
veut dire mortifier sa chair ? Il s’agit de mourir à tous nos appétits
égoïstes, notre quête de confort, à tout ce que le Pape François désignait par
le terme de « divan » aux JMJ de Cracovie. Comment ? En nous privant de quelque chose ou en
acceptant avec joie un manque. C’est un chemin de liberté car on est
profondément esclaves d’un tas de bricoles pour lesquelles on irait malmener
notre prochain ou bien râler alors qu’on
est tellement plus heureux sans ce tas de futilités ! Il s’agit d’adopter une manière de vivre
sobre, dépouillée, peut-être un peu austère mais qui contribue à nous
décramponner de beaucoup de choses inutiles ou nocives et de donner le meilleur
de nous-mêmes aux autres. Jésus n’est cramponné à rien ! Il donne
tout ! Se détacher oui, pour aller
vers Dieu librement et vers mon prochain ! Quand je renonce à du temps
passé penché sur un téléphone portable pour parler avec mon voisin, le
regarder, lui sourire, lui dire bonjour ou bien pour ouvrir ma Bible ne
serait-ce qu’un quart d’heure ! Quelle libération !
Un autre chemin transforme nos
violences en douceurs : celui du Pardon ! Demander pardon à Dieu et
aux autres vraiment, simplement, humblement.
Et un nouveau pas vers la
paix !
Prions pour ceux
qui souffrent dans leur corps
De quoi ai-je
besoin de me détacher ? Comment vais-je faire concrètement pour lâcher tel
bien, telle habitude ? Et si je demandais pardon à quelqu’un devant qui je
me suis mal comporté ? Et si je me confessais ?
Troisième mystère : le couronnement d’épines
Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent
sur la tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre ; et ils
s’avançaient vers lui et disaient : « salut, Roi des
juifs ! » Et ils lui donnaient des coups. Jn 19, 2-3
J’habite une haute et sainte demeure, mais je suis avec qui est
broyé, humilié dans son esprit. (Is 57, 15) En contemplant cette
scène où notre Bien aimé Jésus est tourné en dérision, pensons à tous ceux qui
endurent la souffrance du cœur, de l’esprit. C’est celle de Marie. Elle dont le
cœur a été transpercé par la lance à l’heure de la Croix. Mais Marie est là
debout dans l’espérance et porte tout dans l’immense amour de son cœur.
Dans la méditation de ce
mystère, on demande traditionnellement la mortification de l’esprit : là
encore, de quoi s’agit-il ? Nos pensées, nul ne les voit mais elles sont
la source de toutes nos paroles et de nos actions. Nos pensées ne sont pas toujours
bienveillantes ! Elles ne sont pas non plus pacifiques et pacifiées. Elles sont le lieu primordial
du combat spirituel ! « Vos
pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies, dit le
Seigneur. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sont
élevées mes voies au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos
pensées » (Is 55, 8-9). Lâcher
nos mauvaises pensées baignées de violence, de jalousie, d’envie, de rêve de
grandeur mondaine ou bien pleines d’inquiétudes et de chagrin, de défiance à
l’égard du prochain, d’interprétation des paroles et gestes de l’autre, pour entrer dans les pensées du Seigneur. Vider
nos pensés de nous-mêmes en les remplissant de Dieu : Voilà encore un pas
qui nous achemine vers une paix profonde.
Prions pour tous
ceux qui endurent des souffrances intérieures et des peines de cœur.
Où les trouver les pensées de Dieu ? Dans ma
Bible ! Et si je décidais d’ouvrir ma Bible un quart d’heure chaque
jour ? Et puis demandons l’aide de La Vierge Marie afin que toutes
nos pensées soient source de paix pour nous-mêmes et pour les autres : « O
Marie, Vierge et mère de Jésus, donnez-moi de penser, de dire et de faire, ce
qui plaît le plus à Dieu et à vous-même » (prière de Ste Jeanne de France)
Quatrième mystère : le portement de Croix
Ils le menèrent dehors afin de le crucifier. Et ils requièrent, pour
porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui passait
par là, revenant des champs. Et ils amenèrent Jésus au lieu dit Golgotha, ce
qui se traduit lieu du Crâne. Mc 15, 20-22
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera
de leurs fautes.(Is 53, 11)
Regardons Jésus : il porte sa Croix, épuisé par les coups et la
flagellation si bien qu’il faut réquisitionner Simon de Cyrène pour l’aider. Demandons au Seigneur de nous apprendre la patience
dans les épreuves. Demandons-lui de savoir durer quand la route est dure !
Nous ne savons plus durer. Nous avons tant de mal à persévérer quand les
difficultés se présentent sur notre chemin : tensions ou monotonie dans la
vie conjugale, difficultés dans
l’éducation des enfants, conflits dans
nos relations humaines, usure du temps dans tous nos engagements. Apprendre à cultiver
l’amour dans l’instant présent.
Apprendre à mettre de l’huile tous les jours dans nos lampes pour que jamais
l’amour ne s’éteigne mais que la flamme brille de plus en plus fort au fil des jours.
Aimer aujourd’hui jusqu’au bout : voilà la décision à prendre et à
tenir ! Si j’aime de tout mon cœur
aujourd’hui, j’aimerai à fond toute ma vie ! Car aimer n’est pas un
sentiment mais une décision, un choix qui se traduit par des actes, un don de soi-même
au quotidien. Tous les saints du ciel sont là pour nous affirmer que c’est
possible ! Et que c’est beau un amour vrai qui a traversé toutes les
tempêtes et qui dure parce qu’il se nourrit d’actes d’amour simples et concrets
chaque jour. Voilà un très grand pas pour construire la paix.
Prions pour tous
ceux qui sont tentés d’abandonner sur le chemin de leur engagement. Prions pour
ceux qui se découragent sur la route de la vie.
Et si je prenais
la décision de donner un bon sourire à tous ceux que je croise sur mon chemin
pour soutenir et encourager. Comment
suis-je fidèle à mon devoir
d’état ? Quelle décision puis-je prendre pour progresser sur ce
point ?
Cinquième mystère : la mort de Jésus
Jésus dit : « J’ai soif » Un vase était là, rempli de
vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre
et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :
« C’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. (Jn 19,
28-30)
Au pied de la croix, Marie vit
un total démenti des paroles de l’Ange à l’Annonciation (Redemptoris Mater, Jean Paul II) : mais
elle croit puisqu’elle est debout ! Elle croit que la mort n’a pas le
dernier mot. Elle croit que, oui, son Fils est le Fils de Dieu, le messie, même s’il subit le châtiment des maudits.
Elle croit qu’il règnera pour toujours même s’il vient de rendre son dernier
souffle. Elle croit qu’il est grand même s’il meurt comme un moins que rien,
comme un esclave. Elle croit qu’il vivra
même s’il vient de rendre son dernier souffle. « Bienheureuse celle qui a
cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur »
(Lc 1, 45)
Marie fait confiance !
Elle a confiance à 100% dans la Parole de Dieu. Elle sait qu’il peut tout même
quand tout semble perdu. Elle sait que Dieu n’a pas dit son dernier mot au
moment où Jésus expire. Et justement
c’est peut-être ce qu’il nous manque à l’heure de l’épreuve : la
confiance ! C’est ce qui fait qu’on a du mal à durer, à persévérer, à
tenir, à continuer à marcher dans la confiance, dans la lumière du
Seigneur ! Jésus est vivant ! Il est Ressuscité au matin de Pâques !
Il ne nous laisse pas seul sur notre route même quand tout s’obscurcit :
nous ne sommes jamais seuls puisque Jésus est « Dieu avec nous » tous
les jours ! C’est lui qui le dit ! Alors bienheureux sommes nous de
croire à l’accomplissement de ce qui nous a été dit de la part du
Seigneur ! « Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte » (Mc
6, 50)
Prions pour tous
ceux qui donnent leur vie aux autres et se dévouent sans mesure au service de
leur prochain.
En ouvrant notre
Evangile, gardons en mémoire une Parole comme une lumière pour notre vie
quotidienne. Prenons la en note et lisons la souvent pour nourrir notre
confiance en Dieu.
Bon pèlerinage à
tous et paix à chacune de vos maisons !
Sœur Marie de l’Annonciation OVM
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