jeudi 7 décembre 2023

Les Méditations des Mystères Joyeux - 2023 -

 Notre Dame des Miracles, samedi 9 décembre 2023.

Les mystères joyeux.

Les temps sont difficiles. Le monde est en feu comme le disait en son temps Sainte Thérèse d’Avila. Mais l’Avent commence : une année liturgique nouvelle s’ouvre. En Dieu, chaque jour est neuf, chaque jour est un éternel Aujourd’hui.                                     Aujourd’hui, Dieu est avec nous. Aujourd’hui, sa vie nous est offerte. Aujourd’hui, il est là au plus profond de chacun de nous. Il me semble que dans nos vies quotidiennes cette réalité la plus essentielle est oubliée. Finalement nous vivons nos journées plus ou moins comme si Dieu n’existait pas.

Que cette méditation dans la douce joie de Marie nous aide à nous ouvrir à cette présence infiniment aimante, pacifiante et agissante du Seigneur dans la pauvre glaise que nous sommes chacun.

Premier mystère joyeux : l’Annonciation   

« Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » Lc 1, 38

Marie,  aujourd’hui et toujours, est la terre nouvelle demeurée telle  qu’elle est sortie des mains de son Créateur. Terre nouvelle et disponible, toute accueillante à l’offrande que Dieu fait de lui-même. Marie, humblement  grande ouverte, accorde nous de recevoir le don de Dieu dans l’immensité de notre espace intérieur.

 Deuxième  mystère joyeux : la Visitation 

En ces jours-là, Marie se mit en route en toute hâte vers une ville de la montagne de Judée. Lc 1, 39

La vie de Dieu est offerte. Marie la reçoit et aussitôt s’en va l’offrir à sa cousine et à tous ceux qui habitent sa maison. Comme un jour cette femme qui brisa un flacon de parfum de nard pur et le versa sur les pieds de Jésus : Alors,  la maison s’emplît de la senteur du parfum (Jn 12, 3).

Marie est pauvre parce qu’elle accueille tout ce que le Père lui offre sans jamais rien retenir pour elle : elle entre dans cette dynamique du dépouillement perpétuel qui est la dynamique de la vie intime de Dieu. Elle  est source jaillissante toujours neuve de la fraîcheur immuable de l’Amour dynamique qu’Est Dieu –ce Dieu qui habite en nous.

Apprends-nous Marie,  à être attentifs à la présence réelle de notre Seigneur  au plus intime de notre cœur. 

Troisième  mystère joyeux : la Nativité  

Marie mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire Lc 2, 7

L’Enfant que Marie emmaillote et couche dans une crèche, c’est le Verbe éternel et toujours nouveau. L’Enfant Divin est « Emmanuel »-« Dieu avec nous » maintenant et pour toujours ; il dit lui-même : « Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20) : Alors cet Enfant est avec moi et avec chacun ici et maintenant. Il est engendré en moi. Il demeure en moi dans l’éternelle offrande qu’est la vie intime de Notre Dieu trois fois Saint : Voici je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20)

« O mon Dieu, Trinité que j’adore pacifiez mon âme. Faites en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là, toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. » (Ste Elisabeth de la Trinité)

Quatrième mystère joyeux : La présentation de Jésus au Temple 

Les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Lc 2, 22                              

Se  laisser présenter comme Jésus par Marie dans la Maison du Père. .. Contemplons cet enfant exposé. Comme un jour il sera exposé sur la Croix et comme aujourd’hui il s’expose dans le Saint Sacrement, dans le pauvre qui mendie au bord du chemin, dans ce voisin difficile, dans celles et ceux qui vivent sous le même toit que moi. Dans le silence, exposons la vérité de notre  cœur, de notre vie, de nos pensées, de nos paroles, de nos actes devant le  Père. On exige beaucoup que les autres fassent la vérité sur eux-mêmes mais moi ? Est-ce facile de faire la vérité ? De confronter ma vie à la Parole de Dieu, en mendiant la lumière  et la miséricorde pour le pauvre pécheur que je suis ?  Laissons        le Seigneur guérir et purifier notre cœur dans le Sacrement du Pardon : voilà un plongeon vrai dans l’éternel aujourd’hui de Dieu, source de paix et de joie. Voilà le salut de Dieu qui nous est donné à voir et à embrasser.

 

Cinquième mystère joyeux : le recouvrement de Jésus au Temple 

Au bout de trois jours, Marie et Joseph trouvèrent Jésus dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Lc 2, 46-47

Sa mère gardait tout cela dans son cœur. (Luc 2, 51)

3 jours ! Pendant tout ce temps, Marie et Joseph ont cherché cet Enfant dans l’angoisse, le cœur serré. Le troisième jour….il est là !   Chercher le vrai visage de Dieu révélé en Jésus-Christ ici et maintenant est parfois une quête obscure. Oui, comme une marche ; la longue marche qui traverse la Bible : depuis le jardin D’Éden jusqu’à la marche du peuple hébreu dans le désert et celle de Jésus qui monte de la Galilée à Jérusalem. Et  au matin de Pâque, tout le monde court : les disciples courent  au tombeau vide, les femmes courent vers les apôtres pour annoncer que Jésus est vivant. Cette longue marche nous la vivons dans notre quête de Dieu au fond de notre être. Avec Jésus nous communions à toutes les couleurs de son pèlerinage   en notre existence ; car ces couleurs sont les nôtres qu’il prend sur lui : de la douce verdure des bords du lac jusqu’à la lumière resplendissante du matin de la Résurrection en passant par les ténèbres de Gethsémani et du Golgotha. Mais Il est là, bien vivant et bien plus : il est le Vivant, il est le Chemin, la Vérité et la Vie. « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. »(Jn 6, 56)  «Maître, où demeures-tu ? » (Jn 1, 38)

Prenons le temps de fermer les yeux et de faire cet acte de foi : « Jésus, tu demeures en moi et je demeure en toi. Tu es là en moi, je le sais. Je mets toute ma confiance  en toi »

Souvenons-nous de cet Aujourd’hui de Dieu : en nous ancrant dans l’aujourd’hui de Dieu, nous le touchons vraiment. Nous nous ancrons ainsi instant après instant dans l’Eternel aujourd’hui de Dieu. Ainsi et seulement ainsi, nous pouvons devenir des instruments de La Paix de Dieu autour de nous. C’est ainsi que nous construisons la paix dont notre pauvre monde a tant besoin.

Ici et maintenant, Dieu est avec nous. C’est enracinés dans cette espérance que je vous souhaite de reprendre chacun le chemin de votre vie ordinaire. Dans la paix.

Sœur Marie de l’Annonciation OVM

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Marie nous visite discrètement

La Visitation est pour toujours la fête de ce total dévouement qui anime le cœur de Marie depuis qu'elle sait être la mère de Jésus ; elle va commencer désormais cette série innombrable de "visitations" qui ne finira plus tant qu'il y aura un homme sur la terre. Sa glorification et l'extension prodigieuse de la maternité à tous ceux qui naîtront de son Fils, vont donner à Marie un nombre infini de parents à visiter, simplement pour aider, avec cette présence tout humble qui la caractérise. Marie vient nous visiter avec Jésus caché en elle, pour nous aider dans nos nécessités les plus urgentes, les plus quotidiennes, j'allais dire les plus "ménagères", nécessités de travail, de devoir d'état, de relations.

Marie nous rend visite, et nous n'y avons peut-être pas pensé ? Elle nous visite souvent, tous les jours.

[...]Elle veut aider si discrètement qu'on ne saura pas que c'est elle, que nous ne nous sommes pas aperçus que Marie nous visitait ! [...]Peut-être aujourd'hui commencerez-vous d'être un peu plus attentifs, et vous efforcerez-vous de recevoir les visites de Marie d'une manière plus consciente, de les désirer, de les attendre, et, quelquefois, d'y assister dans le fond de votre cœur, avec émerveillement et dans un sentiment d'infinie gratitude.

René Voillaume, fondateur des Frères de Charles de Foucauld.

 

Elle part « en hâte ». Dans la prière, devant Dieu qui parle, dans la réflexion et la méditation sur les faits de sa vie, Marie n’est pas pressée, elle ne se laisse pas prendre par le temps, elle ne se laisse pas emporter par les événements.

Mais quand elle voit clairement ce que Dieu lui demande, ce qu’elle doit faire, elle n’hésite pas, elle ne reporte pas mais elle va « en hâte ». Saint Ambroise fait le commentaire suivant : « Les lents calculs sont étrangers à la grâce de l'Esprit Saint » (Expos. Evang. Sec. Lucam, II, 19 : PL 15,1560). L’agir de Marie est une conséquence de son obéissance aux paroles de l’ange, mais unie à la charité : elle va chez Elisabeth pour se rendre utile ; et en sortant ainsi de chez elle, d’elle-même, par amour, elle apporte ce qu’elle a de plus précieux, Jésus ; elle apporte son Fils.

Parfois, nous-mêmes, nous nous arrêtons à l’écoute, à la réflexion sur ce que nous devrions faire, peut-être voyons-nous clairement la décision que nous devons prendre, mais nous ne passons pas à l’action. Et surtout, nous ne nous mettons pas en jeu pour apporter nous aussi, comme Marie, ce que nous avons de plus précieux et que nous avons reçu: Jésus et son Évangile, par la parole et surtout par le témoignage concret de notre agir. Marie, femme de l'écoute, de la décision, de l'action.

Méditation du Pape François pour la conclusion du mois de Marie 2013