samedi 20 novembre 2021

Méditations des Mystères Joyeux pour le pèlerinage

 

« Prends  Marie chez  Toi »

 « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse » (Mt 1, 20) - 

Prendre Marie chez soi…..Dieu confie Marie et Jésus à Joseph : quelle mission ! Jésus confie aussi sa mère au disciple présent au pied de la Croix, le « disciple bien aimé » (Cf Jn 19.26 ; Jn 13, 23) Celui qui prend Marie chez lui se met  à  son école et il goûte peu à peu le climat créé par la présence de l’humble Vierge de Nazareth. Car  la présence de Marie crée un climat, et un climat transformant : quand on prend Marie chez soi, on expérimente ce climat intérieur qui peu à peu nous ancre en Jésus. Au fil des mystères joyeux du Rosaire laissons-nous saisir par  ce climat unique créé par Marie. 

Méditation des  mystères Joyeux du Rosaire

Premier mystère : l’Annonciation : Marie dit alors : « je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1, 38) 

La rencontre n’a pas lieu dans le Temple, à Jérusalem : Marie est chez elle, dans sa vie ordinaire, loin de toutes les rumeurs du grand monde. L’Ange est envoyé à Marie dans un mouvement  d’immense descente dans le creux abyssal qu’est le cœur de cette jeune fille. Non pas le creux de quelqu’un qui est sans caractère. Non, ce n’est pas cela dont il s’agit. C’est le creux profond du réceptacle totalement transparent et disponible ; l’espace immense d’un cœur sans nul repli, d’un cœur qui n’est abîmé par aucune convoitise, aucun esprit de domination, aucune soif de possession. Marie est immense réceptacle parce qu’elle est « comblée de grâce »-tel est le nom nouveau que lui donne l’ange- c’est-à dire comblée de Dieu. Et dans ce dialogue avec l’Ange, Marie se laisse encore creuser-elle est encore dépossédée du « comment » : Ce n’est pas elle qui fait : c’est l’Esprit Saint seul qui est à l’œuvre. Dans l’immense espace offert par Marie dans la pureté de son cœur, Dieu va prendre chair de notre chair. Dieu trouve en Marie celle qui va se laisser aimer par lui, celle qui va se laisser façonner selon la Parole.

Qu’est-ce qui encombre mon cœur et me retient d’être profondément  disciple de Jésus ?

Quelles sont mes idoles, c’est-à-dire, qu’est-ce qui, dans ma vie, prend la place de Dieu ?

Bon Saint Joseph, toi qui as pris Marie chez toi, apprends-nous à nous laisser transformer par la pureté du cœur de Marie, afin que nous nous laissions pleinement envahir par Dieu.

Deuxième mystère : la Visitation 

« Dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ». Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur. » (Lc 1, 44-47)

La rencontre de Marie et de sa cousine Elisabeth n’est qu’éclat de joie ! Marie reçoit Jésus dans le vaste espace de son cœur et aussitôt, elle s’empresse de Le donner aux autres. L’élan de la joie transparaît dans sa hâte vers cette rencontre. Jésus est l’unique source de joie qui envahit la maison de Zacharie. A travers le tressaillement de Jean Baptiste   dans le sein de sa mère, c’est toute la création qui bondit de joie car le Seigneur est proche. Ce jaillissement de joie s’achève et s’épanouit dans la louange de Marie.

Je peux faire mémoire des occasions où j’ai goûté  la joie de Jésus. Je peux prendre le temps de louer le Seigneur pour les grandes choses qu’il fait pour moi.

 Bon Saint Joseph, toi qui as pris Marie chez toi, apprends-nous à entrer dans la joie et la louange de Marie.

Troisième mystère : la Nativité

Marie mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire (Lc 2. 22)….Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur (Lc2, 19)

Dans le silence de la nuit, Marie met au monde son fils qui est « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du Vrai Dieu » (Credo) Joseph et Marie accueillent en cet enfant l’infime semence du Royaume de Dieu enfouie dans notre fragile humanité. Joseph et Marie regardent, contemplent ce profond mystère sous des dehors si humbles, dépouillés, déroutants.

Et puis Marie, dans sa profonde sagesse, se laisse instruire par la visite des Bergers qui font irruption dans le logis silencieux « faisant connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant » (Lc 2, 17). Marie  « conservait avec soin toutes ces choses les méditant en son cœur » (Lc 2,19), écoutant dans l’évènement le déploiement des paroles de l’ange  à l’Annonciation, confrontant ces évènements à la Parole de Dieu pour y discerner le pas de Dieu dans le jardin (Gn 3, 8) afin de s’y ajuster. Silence et paix profonde habitent Marie.

Comment est-ce que je conserve et médite en mon cœur les évènements dans le silence et la paix, en les confrontant à la Parole ? Comment est que je confronte ma vie concrète à la Parole ?

 Bon Saint Joseph, toi qui as pris Marie chez toi, apprends-nous à entrer dans le silence et la paix du Cœur de Marie.

 Quatrième mystère : la Présentation de Jésus au Temple

Le père et la mère de l’enfant étaient étonnés de ce qu’on disait de lui. Syméon les bénit et dit à Marie  sa mère : « Il est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe contesté. Toi-même, un glaive te transpercera l’âme » (Lc, 2, 33-34)

Imaginons ce jeune couple monté au Temple conformément à La Loi pour la présentation de l’enfant et la purification de la mère. Ils rencontrent ce sage  Syméon et reçoivent ces paroles difficiles. Pour Marie c’est une nouvelle fois comme un déploiement de la Parole de l’Ange à l’Annonciation. Déjà, la Passion se profile au loin et les mots du vieillard la rendent d’un seul coup si proche. Le glaive qui transperce l’âme de Marie la relie à la Croix de son Fils et à toutes nos croix, à toutes nos douleurs. Combien Marie est infiniment compatissante à la Passion de Jésus et à toutes les Passions de l’humanité. La joie de Marie est une grave allégresse, c’est-à-dire que sa joie côtoie toujours toutes les détresses de tout être humain de tous les temps, parce que Jésus donne sa vie pour tous et pour chacun en particulier.  La vraie joie que la présence de Jésus met dans un cœur n’est pas une gaité légère qui blesse ceux qui souffrent. C’est une douce lumière qui console dans la peine tous les affligés.

Je peux prendre le temps de fermer les yeux et de voir dans mon cœur les visages de ceux qui souffrent, proches ou lointains. Je peux les confier à Marie et prendre la résolution de faire quelque chose pour l’un ou l’autre : une lettre, un coup de téléphone, une visite.

Bon Saint Joseph, toi qui as pris Marie chez toi, apprends-nous la Compassion du Cœur de Marie : qu’elle transforme nos pensées, nos paroles et nos actes.

Cinquième mystère : Jésus retrouvé au Temple 

« Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte ? Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés. » Il leur dit : « pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut-être chez mon Père ? »Mais eux ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth ; il leur était soumis : et sa mère gardait tous ces évènements dans son cœur. (Lc 2, 48-51)

Ils ont cherché Jésus pendant trois jours le cœur serré d’angoisse. Ils le découvrent enfin dans le Temple et reçoivent cette étonnante réponse de Jésus : « pourquoi donc me cherchiez-vous ?... » Ils ne comprennent pas. Marie ne comprend pas. Elle garde encore une fois ces évènements dans son cœur. Et ce sera ensuite la longue vie cachée qui se poursuivra, à Nazareth. Trente ans de vie cachée et à peine trois ans d’apostolat….Marie chemine sans plus de lumière que nous sur le chemin de son Fils. Elle se frotte jour après jour, année après année au mystère de Dieu caché en Jésus –grain dérisoire jeté en terre qui pousse et donne son fruit sans faire de bruit, sans éclat pour attirer nos regards. Mais Marie ne s’arrête jamais dans sa marche à la suite du Christ. Elle ne cesse jamais de chercher le Vrai Visage de Dieu révélé en Jésus. Elle pose des questions à Jésus. Elle accepte de ne pas maîtriser, d’être déroutée, d’être bousculée,  et même de cheminer dans l’obscurité avec pour toute lampe La Parole de l’Ange à l’Annonciation maintes fois repassée dans son cœur au fil de la vie qui se déroule. Marie, toujours humble et patiente marche à la suite de son Seigneur avec une inébranlable confiance.

Comment est-ce que je traverse les moments difficiles sur mon chemin de disciple ? Comment est-ce que je cherche la lumière de la route dans la Parole ? Comment est-ce que  je cherche le Vrai Visage de Dieu dans ma vie quotidienne ?

Bon Saint Joseph, toi qui as pris Marie chez toi, aide-nous à nous laisser transformer par l’humilité et la patience du Cœur de Marie.

Bon pèlerinage !                           

                                                  Sr Marie de l’Annonciation, OVM (Annonciade)

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire