Notre Dame
des Miracles, samedi 9 décembre 2023.
Les mystères
joyeux.
Les temps sont difficiles. Le monde est en feu comme
le disait en son temps Sainte Thérèse d’Avila. Mais l’Avent commence : une
année liturgique nouvelle s’ouvre. En Dieu, chaque jour est neuf, chaque jour
est un éternel Aujourd’hui.
Aujourd’hui, Dieu est avec nous. Aujourd’hui, sa vie nous est offerte.
Aujourd’hui, il est là au plus profond de chacun de nous. Il me semble que dans
nos vies quotidiennes cette réalité la plus essentielle est oubliée. Finalement
nous vivons nos journées plus ou moins comme si Dieu n’existait pas.
Que cette méditation dans la douce joie de Marie nous
aide à nous ouvrir à cette présence infiniment aimante, pacifiante et agissante
du Seigneur dans la pauvre glaise que nous sommes chacun.
Premier
mystère joyeux : l’Annonciation
« Voici la
servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole »
Lc 1, 38
Marie, aujourd’hui et
toujours, est la terre nouvelle demeurée telle
qu’elle est sortie des mains de son Créateur. Terre nouvelle et
disponible, toute accueillante à l’offrande que Dieu fait de lui-même. Marie,
humblement grande ouverte, accorde nous
de recevoir le don de Dieu dans l’immensité de notre espace intérieur.
Deuxième
mystère joyeux : la Visitation
En ces jours-là, Marie
se mit en route en toute hâte vers une ville de la montagne de Judée. Lc 1, 39
La vie de Dieu est offerte. Marie la reçoit et aussitôt s’en
va l’offrir à sa cousine et à tous ceux qui habitent sa maison. Comme un jour
cette femme qui brisa un flacon de parfum de nard pur et le versa sur les pieds
de Jésus : Alors, la maison
s’emplît de la senteur du parfum (Jn 12, 3).
Marie est pauvre parce qu’elle accueille tout ce que le Père
lui offre sans jamais rien retenir pour elle : elle entre dans cette
dynamique du dépouillement perpétuel qui est la dynamique de la vie intime de
Dieu. Elle est source jaillissante
toujours neuve de la fraîcheur immuable de l’Amour dynamique qu’Est Dieu –ce
Dieu qui habite en nous.
Apprends-nous Marie, à
être attentifs à la présence réelle de notre Seigneur au plus intime de notre cœur.
Troisième mystère joyeux : la Nativité
Marie mit au monde son
fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire Lc 2,
7
L’Enfant que Marie emmaillote et couche dans une crèche,
c’est le Verbe éternel et toujours nouveau. L’Enfant Divin est
« Emmanuel »-« Dieu avec nous » maintenant et pour
toujours ; il dit lui-même : « Et voici que je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20) : Alors cet
Enfant est avec moi et avec chacun ici et maintenant. Il est engendré en moi.
Il demeure en moi dans l’éternelle offrande qu’est la vie intime de Notre Dieu
trois fois Saint : Voici je me tiens à la porte et je frappe ; si
quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper,
moi près de lui et lui près de moi » (Ap 3, 20)
« O mon Dieu, Trinité que j’adore pacifiez mon âme.
Faites en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne
vous y laisse jamais seul, mais que je sois là, toute entière, toute éveillée
en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. » (Ste
Elisabeth de la Trinité)
Quatrième
mystère joyeux : La présentation de Jésus au Temple
Les parents de Jésus le
portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Lc 2, 22
Se laisser présenter
comme Jésus par Marie dans la Maison du Père. .. Contemplons cet enfant exposé.
Comme un jour il sera exposé sur la Croix et comme aujourd’hui il s’expose dans
le Saint Sacrement, dans le pauvre qui mendie au bord du chemin, dans ce voisin
difficile, dans celles et ceux qui vivent sous le même toit que moi. Dans le
silence, exposons la vérité de notre
cœur, de notre vie, de nos pensées, de nos paroles, de nos actes devant
le Père. On exige beaucoup que les
autres fassent la vérité sur eux-mêmes mais moi ? Est-ce facile de faire
la vérité ? De confronter ma vie à la Parole de Dieu, en mendiant la
lumière et la miséricorde pour le pauvre
pécheur que je suis ? Laissons le Seigneur guérir et purifier notre
cœur dans le Sacrement du Pardon : voilà un plongeon vrai dans l’éternel
aujourd’hui de Dieu, source de paix et de joie. Voilà le salut de Dieu qui nous
est donné à voir et à embrasser.
Cinquième
mystère joyeux : le recouvrement de Jésus au Temple
Au bout de trois jours,
Marie et Joseph trouvèrent Jésus dans le Temple, assis au milieu des docteurs
de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui
l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Lc 2,
46-47
Sa mère gardait tout
cela dans son cœur. (Luc 2, 51)
3 jours ! Pendant tout ce temps, Marie et Joseph ont
cherché cet Enfant dans l’angoisse, le cœur serré. Le troisième jour….il est
là ! Chercher le vrai visage de
Dieu révélé en Jésus-Christ ici et maintenant est parfois une quête obscure.
Oui, comme une marche ; la longue marche qui traverse la Bible :
depuis le jardin D’Éden jusqu’à la marche du peuple hébreu dans le désert et
celle de Jésus qui monte de la Galilée à Jérusalem. Et au matin de Pâque, tout le monde court :
les disciples courent au tombeau vide,
les femmes courent vers les apôtres pour annoncer que Jésus est vivant. Cette
longue marche nous la vivons dans notre quête de Dieu au fond de notre être.
Avec Jésus nous communions à toutes les couleurs de son pèlerinage en notre existence ; car ces couleurs
sont les nôtres qu’il prend sur lui : de la douce verdure des bords du lac
jusqu’à la lumière resplendissante du matin de la Résurrection en passant par
les ténèbres de Gethsémani et du Golgotha. Mais Il est là, bien vivant et bien
plus : il est le Vivant, il est le Chemin, la Vérité et la Vie. « Qui
mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. »(Jn 6,
56) «Maître, où
demeures-tu ? » (Jn 1, 38)
Prenons le temps de fermer les yeux et de faire cet acte de
foi : « Jésus, tu demeures en moi et je demeure en toi. Tu es là en
moi, je le sais. Je mets toute ma confiance
en toi »
Souvenons-nous de cet Aujourd’hui de Dieu : en nous
ancrant dans l’aujourd’hui de Dieu, nous le touchons vraiment. Nous nous
ancrons ainsi instant après instant dans l’Eternel aujourd’hui de Dieu. Ainsi
et seulement ainsi, nous pouvons devenir des instruments de La Paix de Dieu
autour de nous. C’est ainsi que nous construisons la paix dont notre pauvre
monde a tant besoin.
Ici et maintenant, Dieu est avec nous. C’est enracinés dans
cette espérance que je vous souhaite de reprendre chacun le chemin de votre vie
ordinaire. Dans la paix.
Sœur Marie de l’Annonciation OVM
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Marie nous visite discrètement
La Visitation
est pour toujours la fête de ce total dévouement qui anime le cœur de Marie
depuis qu'elle sait être la mère de Jésus ; elle va commencer désormais cette
série innombrable de "visitations" qui ne finira plus tant qu'il y
aura un homme sur la terre. Sa glorification et l'extension prodigieuse de la
maternité à tous ceux qui naîtront de son Fils, vont donner à Marie un nombre
infini de parents à visiter, simplement pour aider, avec cette présence tout
humble qui la caractérise. Marie vient nous visiter avec Jésus caché en elle,
pour nous aider dans nos nécessités les plus urgentes, les plus quotidiennes,
j'allais dire les plus "ménagères", nécessités de travail, de devoir
d'état, de relations.
Marie nous
rend visite, et nous n'y avons peut-être pas pensé ? Elle nous visite souvent,
tous les jours.
[...]Elle veut aider si discrètement qu'on ne saura pas que c'est elle,
que nous ne nous sommes pas aperçus que Marie nous visitait ! [...]Peut-être
aujourd'hui commencerez-vous d'être un peu plus attentifs, et vous
efforcerez-vous de recevoir les visites de Marie d'une manière plus consciente,
de les désirer, de les attendre, et, quelquefois, d'y assister dans le fond de
votre cœur, avec émerveillement et dans un sentiment d'infinie gratitude.
René Voillaume,
fondateur des Frères de Charles de Foucauld.
Elle part « en hâte ». Dans la prière,
devant Dieu qui parle, dans la réflexion et la méditation sur les faits de sa
vie, Marie n’est pas pressée, elle ne se laisse pas prendre par le temps, elle
ne se laisse pas emporter par les événements.
Mais quand elle voit clairement ce que Dieu lui demande, ce qu’elle doit
faire, elle n’hésite pas, elle ne reporte pas mais elle va « en hâte ». Saint
Ambroise fait le commentaire suivant : « Les lents calculs sont étrangers à la
grâce de l'Esprit Saint » (Expos. Evang. Sec. Lucam, II, 19 : PL 15,1560).
L’agir de Marie est une conséquence de son obéissance aux paroles de l’ange,
mais unie à la charité : elle va chez Elisabeth pour se rendre utile ; et en
sortant ainsi de chez elle, d’elle-même, par amour, elle apporte ce qu’elle a
de plus précieux, Jésus ; elle apporte son Fils.
Parfois, nous-mêmes, nous nous arrêtons à l’écoute, à la
réflexion sur ce que nous devrions faire, peut-être voyons-nous clairement la
décision que nous devons prendre, mais nous ne passons pas à l’action. Et
surtout, nous ne nous mettons pas en jeu pour apporter nous aussi, comme Marie,
ce que nous avons de plus précieux et que nous avons reçu: Jésus et son
Évangile, par la parole et surtout par le témoignage concret de notre agir. Marie,
femme de l'écoute, de la décision, de l'action.
Méditation du Pape
François pour la conclusion du mois de Marie 2013