vendredi 2 décembre 2022

Méditations des Mystères Douloureux

 Offertes par Sœur Marie de l'Annonciation, OVM, pour le pèlerinage 2022.

Prière du Rosaire Méditation des mystères douloureux

Introduction : Le Christ Jésus …C’est lui qui est notre paix, (Ép.2, 14.16)

A l’heure de l’épreuve, tous les mots sont de trop. Il nous semble être devant un mur écrasant, sans issue. La voie semble irrémédiablement bouchée. Dans l’Evangile, on ne trouve aucun discours de Jésus sur la souffrance. Pas de discours mais un acte unique, un acte dans lequel il nous aime jusqu’au bout : le don de sa vie sur la Croix.  Quand la route est dure, trop dure, c’est le seul chemin à emprunter pour trouver la paix et la joie : Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez  sous le fardeau, et moi je vous soulagerai.» (Mt 11, 28) Aller  à Jésus sur la Croix : C’est le chemin que la Vierge Marie a emprunté, elle qui est restée debout au pied de la croix avec le disciple bien-aimé. Par la méditation des mystères douloureux du Rosaire, allons à Jésus sur la Croix : nous trouverons là le chemin de la vraie  vie et de la vraie paix ! Prenons dans cette méditation toutes les douleurs de l’Humanité, prenons chaque être humain, un à un dans notre prière sans exclure personne.

Premier mystère: L’agonie de Jésus

Il disait : « Abba…Père, tout est possible pour toi. Eloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »(Mc 14, 36)

Tandis que Jésus ressent tristesse et angoisse et qu’il tombe face contre terre pour se plonger dans une  prière ardente, les disciples dorment. « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de prier une heure avec moi ? » (Mt 26, 40) La solitude est la compagne de nos grandes souffrances  et de nos grandes joies. Ces moments où il semble que personne ne peut nous rejoindre, personne ne peut communier à ce que nous vivons. Personne ? Si, quelqu’un est toujours là, toujours proche, intimement uni à notre être : le Seigneur Jésus Christ est là ! Il ne dort pas ! Cet espace de solitude est le lieu réservé à Dieu. Je ne trouverai de consolation et cette communion profonde qu’en Dieu ! Que faire quand je me sens ainsi seul(e) dans ma souffrance ? Accepter cet espace immense, accepter qu’il soit creusé dans l’attente d’une consolation sans chercher à le remplir par autre chose que par Dieu. Lever les yeux vers Jésus sur La Croix, ouvrir ma Bible pour lire les récits de la Passion, faire un chemin de Croix. L’heure viendra où cet espace sera inondé par la paix du  Seigneur. Mais aussi aller rendre visite à une personne isolée car aller vers mon prochain éprouvé, c’est une autre façon d’aller à Jésus crucifié : ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait ! (Mt 25, 40) : voilà un premier pas vers la paix.

Prions pour ceux qui sont seuls. Ils sont si nombreux dans notre monde ! Très certainement il y a quelqu’un qui se sent cruellement seul autour de moi. Et si j’allais le visiter pour passer  un temps avec lui ?

Deuxième mystère : la flagellation

Pilate prit alors Jésus et le fit flageller Jn 19, 1 Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le rouaient de coups (Lc 22, 63)

Prenons quelques instants de silence pour regarder cette scène….Que de violence parmi les humains ! Que de violence entre nous ! Prenons conscience que la violence est en nous, même si elle n’a pas l’occasion de se manifester. Elle peut s’exprimer par nos attitudes, par des paroles agressives, par des colères, par des médisances destructrices, par les ragots colportés. Elle peut être  présente en famille, sur les multiples écrans,  mais aussi dès que l’on sort dans la rue, en voiture, dans les transports en commun ! La violence sous toutes ses formes m’abîme et abîme le monde. Elle ne mène à rien. Jésus lui, nous montre un tout autre chemin : « mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11.29)

Dans la méditation de ce mystère on a coutume de demander le fruit de mortification de la chair. Que veut dire mortifier sa chair ? Il s’agit de mourir à tous nos appétits égoïstes, notre quête de confort, à tout ce que le Pape François désignait par le terme de « divan » aux JMJ de Cracovie. Comment ?  En nous privant de quelque chose ou en acceptant avec joie un manque. C’est un chemin de liberté car on est profondément esclaves d’un tas de bricoles pour lesquelles on irait malmener notre prochain ou bien râler  alors qu’on est tellement plus heureux sans ce tas de futilités !  Il s’agit d’adopter une manière de vivre sobre, dépouillée, peut-être un peu austère mais qui contribue à nous décramponner de beaucoup de choses inutiles ou nocives et de donner le meilleur de nous-mêmes aux autres. Jésus n’est cramponné à rien ! Il donne tout ! Se  détacher oui, pour aller vers Dieu librement et vers mon prochain ! Quand je renonce à du temps passé penché sur un téléphone portable pour parler avec mon voisin, le regarder, lui sourire, lui dire bonjour ou bien pour ouvrir ma Bible ne serait-ce qu’un quart d’heure ! Quelle libération !

Un autre chemin transforme nos violences en douceurs : celui du Pardon ! Demander pardon à Dieu et aux autres vraiment, simplement, humblement.

Et un nouveau pas vers la paix !

Prions pour ceux qui souffrent dans leur corps

De quoi ai-je besoin de me détacher ? Comment vais-je faire concrètement pour lâcher tel bien, telle habitude ? Et si je demandais pardon à quelqu’un devant qui je me suis mal comporté ? Et si je me confessais ?

Troisième mystère : le couronnement d’épines

Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d’un manteau de pourpre ; et ils s’avançaient vers lui et disaient : «  salut, Roi des juifs ! » Et ils lui donnaient des coups.  Jn 19, 2-3

J’habite une haute et sainte demeure, mais je suis avec qui est broyé, humilié dans son esprit. (Is 57, 15) En contemplant cette scène où notre Bien aimé Jésus est tourné en dérision, pensons à tous ceux qui endurent la souffrance du cœur, de l’esprit. C’est celle de Marie. Elle dont le cœur a été transpercé par la lance à l’heure de la Croix. Mais Marie est là debout dans l’espérance et porte tout dans l’immense amour de son cœur.

Dans la méditation de ce mystère, on demande traditionnellement la mortification de l’esprit : là encore, de quoi s’agit-il ? Nos pensées, nul ne les voit mais elles sont la source de toutes nos paroles et de nos actions.   Nos pensées ne sont pas toujours bienveillantes ! Elles ne sont pas non plus pacifiques  et pacifiées. Elles sont le lieu primordial du combat spirituel ! « Vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies, dit le Seigneur. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sont élevées mes voies au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Is 55, 8-9).  Lâcher nos mauvaises pensées baignées de violence, de jalousie, d’envie, de rêve de grandeur mondaine ou bien pleines d’inquiétudes et de chagrin, de défiance à l’égard du prochain, d’interprétation des paroles et gestes de l’autre,  pour entrer dans les pensées du Seigneur. Vider nos pensés de nous-mêmes en les remplissant de Dieu : Voilà encore un pas qui nous achemine vers une paix profonde.

Prions pour tous ceux qui endurent des souffrances intérieures et des peines de cœur.

Où  les trouver les pensées de Dieu ? Dans ma Bible ! Et si je décidais d’ouvrir ma Bible un quart d’heure chaque jour ? Et puis demandons l’aide de La Vierge Marie  afin que toutes nos pensées soient source de paix pour nous-mêmes et pour les autres : « O Marie, Vierge et mère de Jésus, donnez-moi de penser, de dire et de faire, ce qui plaît le plus à Dieu et à vous-même » (prière de Ste Jeanne de France)

 

Quatrième mystère : le portement  de Croix 

Ils le menèrent dehors afin de le crucifier. Et ils requièrent, pour porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là, revenant des champs. Et ils amenèrent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne. Mc 15, 20-22

Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes.(Is 53, 11)

Regardons  Jésus : il porte  sa Croix, épuisé par les coups et la flagellation si bien qu’il faut réquisitionner Simon de Cyrène pour l’aider. Demandons  au Seigneur de nous apprendre la patience dans les épreuves. Demandons-lui de savoir durer quand la route est dure ! Nous ne savons plus durer. Nous avons tant de mal à persévérer quand les difficultés se présentent sur notre chemin : tensions ou monotonie dans la vie  conjugale, difficultés dans l’éducation des enfants,  conflits dans nos relations humaines, usure du temps dans tous nos engagements. Apprendre à cultiver l’amour dans  l’instant présent. Apprendre à mettre de l’huile tous les jours dans nos lampes pour que jamais l’amour ne s’éteigne mais que la flamme brille de plus en plus fort au fil des jours. Aimer aujourd’hui jusqu’au bout : voilà la décision à prendre et à tenir ! Si j’aime de tout mon cœur  aujourd’hui, j’aimerai à fond toute ma vie ! Car aimer n’est pas un sentiment mais une décision, un choix qui se traduit par des actes, un don de soi-même au quotidien. Tous les saints du ciel sont là pour nous affirmer que c’est possible ! Et que c’est beau un amour vrai qui a traversé toutes les tempêtes et qui dure parce qu’il se nourrit d’actes d’amour simples et concrets chaque jour. Voilà un très grand pas pour construire la paix.

Prions pour tous ceux qui sont tentés d’abandonner sur le chemin de leur engagement. Prions pour ceux qui se découragent sur la route de la vie.

Et si je prenais la décision de donner un bon sourire à tous ceux que je croise sur mon chemin pour soutenir et encourager.  Comment suis-je fidèle à  mon devoir d’état ? Quelle décision puis-je prendre pour progresser sur ce point ?

Cinquième mystère : la mort de Jésus  

Jésus dit : « J’ai soif » Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « C’est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit. (Jn 19, 28-30)

Au pied de la croix, Marie vit un total démenti des paroles de l’Ange à l’Annonciation (Redemptoris Mater, Jean Paul II) : mais elle croit puisqu’elle est debout ! Elle croit que la mort n’a pas le dernier mot. Elle croit que, oui, son Fils est le Fils de Dieu, le messie,  même s’il subit le châtiment des maudits. Elle croit qu’il règnera pour toujours même s’il vient de rendre son dernier souffle. Elle croit qu’il est grand même s’il meurt comme un moins que rien, comme un esclave.  Elle croit qu’il vivra même s’il vient de rendre son dernier souffle. « Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur » (Lc 1, 45)

Marie fait confiance ! Elle a confiance à 100% dans la Parole de Dieu. Elle sait qu’il peut tout même quand tout semble perdu. Elle sait que Dieu n’a pas dit son dernier mot au moment où Jésus expire.  Et justement c’est peut-être ce qu’il nous manque à l’heure de l’épreuve : la confiance ! C’est ce qui fait qu’on a du mal à durer, à persévérer, à tenir, à continuer à marcher dans la confiance, dans la lumière du Seigneur ! Jésus est vivant ! Il est Ressuscité au matin de Pâques ! Il ne nous laisse pas seul sur notre route même quand tout s’obscurcit : nous ne sommes jamais seuls puisque Jésus est « Dieu avec nous » tous les jours ! C’est lui qui le dit ! Alors bienheureux sommes nous de croire à l’accomplissement de ce qui nous a été dit de la part du Seigneur ! « Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte » (Mc 6, 50)

Prions pour tous ceux qui donnent leur vie aux autres et se dévouent sans mesure au service de leur prochain.

En ouvrant notre Evangile, gardons en mémoire une Parole comme une lumière pour notre vie quotidienne. Prenons la en note et lisons la souvent pour nourrir notre confiance en Dieu.

Bon pèlerinage à tous et paix à chacune de vos maisons !

Sœur Marie de l’Annonciation OVM

 

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